L’infertilité masculine représente aujourd’hui environ 40 à 50 % des causes d’infertilité rencontrées par les couples. Face à ce défi, les avancées scientifiques ont permis le développement de techniques innovantes de procréation médicalement assistée (PMA). Parmi elles, l’ICSI (Injection Intracytoplasmique de Spermatozoïde) constitue une véritable révolution, particulièrement efficace dans le traitement des infertilités masculines sévères.
Dans cet article, découvrons en détail cette technique, ses indications, son déroulement, ses avantages et ses limites.
L’ICSI (Intracytoplasmic Sperm Injection) est une variante de la fécondation in vitro (FIV). Contrairement à la FIV classique où des milliers de spermatozoïdes sont mis en contact avec l’ovocyte pour favoriser une fécondation naturelle en laboratoire, l’ICSI consiste à injecter directement un spermatozoïde unique à l’intérieur de l’ovocyte à l’aide d’une micro-aiguille.
Cette technique contourne ainsi les obstacles liés aux anomalies spermatiques et permet la fécondation même lorsque les spermatozoïdes sont peu nombreux ou présentent des anomalies de mobilité ou de morphologie.
L’ICSI est aujourd’hui la technique de référence lorsque l’infertilité masculine est diagnostiquée. Elle s’avère particulièrement indiquée dans les situations suivantes :
Lorsque le nombre de spermatozoïdes est très faible dans l’éjaculat, la probabilité de fécondation naturelle ou par FIV classique est très réduite. L’ICSI permet alors d’utiliser le peu de spermatozoïdes disponibles.
La mobilité des spermatozoïdes est insuffisante pour atteindre et pénétrer l’ovocyte de façon naturelle. L’injection directe par ICSI contourne cette difficulté.
Lorsque la morphologie des spermatozoïdes est fortement altérée, leur capacité à féconder l’ovocyte est compromise. L’ICSI sélectionne le spermatozoïde présentant la meilleure apparence au microscope.
Même en cas d’absence totale de spermatozoïdes dans l’éjaculat, certains peuvent être prélevés directement au niveau testiculaire (ponction TESE) pour réaliser une ICSI.
Lorsque le système immunitaire produit des anticorps qui immobilisent les spermatozoïdes, la fécondation naturelle est empêchée. L’ICSI reste alors une solution efficace.
Lorsque plusieurs tentatives de FIV classique se sont soldées par des échecs de fécondation, l’ICSI peut permettre de surmonter cet obstacle.
Le traitement ICSI suit des étapes précises et rigoureusement encadrées :
Comme dans la FIV classique, la femme reçoit un traitement hormonal destiné à stimuler la production de plusieurs ovocytes. La stimulation est suivie par des échographies régulières et des prises de sang pour contrôler la croissance des follicules.
Une fois les follicules matures, la ponction des ovocytes est réalisée sous anesthésie légère. Les ovocytes sont immédiatement pris en charge par les biologistes du laboratoire.
Le sperme est recueilli le jour même par éjaculation ou par ponction chirurgicale si nécessaire. Les spermatozoïdes sont préparés et sélectionnés au microscope.
À l’aide d’un microscope très puissant et de micro-outils, le biologiste injecte un spermatozoïde directement à l’intérieur de chaque ovocyte mature.
Les ovocytes fécondés sont placés en culture pendant plusieurs jours pour permettre le développement des embryons.
Un ou deux embryons de bonne qualité sont transférés dans l’utérus de la femme. Les embryons surnuméraires peuvent être congelés pour une utilisation future.
Deux semaines après le transfert, un test sanguin détermine si la grossesse a été obtenue.
Les taux de succès de l’ICSI varient selon l’âge de la femme, la qualité des ovocytes et la nature du problème de fertilité masculine. En moyenne, les taux de grossesse par transfert d’embryon sont comparables à ceux de la FIV classique :
L’ICSI permet néanmoins de réaliser la fécondation dans des cas où la FIV classique aurait échoué, offrant ainsi une chance supplémentaire de grossesse.
L’ICSI présente de nombreux atouts, notamment :
Malgré ses nombreux avantages, l’ICSI n’est pas exempte de limites et de risques potentiels :
L’ICSI requiert un équipement de pointe et un personnel hautement qualifié.
Malgré l’injection, il existe un risque qu’aucune fécondation n’ait lieu.
Certaines anomalies à l’origine de l’infertilité masculine peuvent être transmises à l’enfant. Un conseil génétique est souvent recommandé.
L’ICSI est généralement plus coûteuse qu’une FIV classique, notamment en raison de la complexité du geste technique.
Certaines études ont observé une très légère augmentation des anomalies congénitales, mais la grande majorité des enfants nés par ICSI sont en parfaite santé.
La recherche continue d’améliorer les résultats de l’ICSI par différentes innovations :
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