L’infertilité est un problème de santé publique qui touche environ 15 % des couples dans le monde. Lorsqu’un couple rencontre des difficultés à concevoir naturellement, la médecine de la reproduction offre aujourd’hui plusieurs solutions. Parmi les techniques les plus avancées figure l’ICSI (Intracytoplasmic Sperm Injection), ou injection intracytoplasmique de spermatozoïde, une méthode de fécondation in vitro qui a bouleversé la prise en charge de l’infertilité masculine sévère.
Utilisée pour la première fois dans les années 1990, l’ICSI a permis à des milliers de couples de réaliser leur rêve de devenir parents, même en cas d’altération majeure du sperme.
L’ICSI est une technique de fécondation in vitro (FIV) qui consiste à injecter directement un spermatozoïde vivant dans un ovocyte (ovule) à l’aide d’une micropipette, sous microscope.
Contrairement à la FIV classique où plusieurs spermatozoïdes sont placés autour de l’ovule en espérant qu’un seul le féconde naturellement, l’ICSI permet d’outrepasser les obstacles liés à la mobilité ou au nombre de spermatozoïdes. Elle est donc indiquée principalement en cas d’infertilité masculine sévère, mais aussi dans certains cas d’infertilité inexpliquée ou d’échec de FIV classique.
L’ICSI est recommandée dans plusieurs situations médicales :
Le parcours ICSI comprend plusieurs étapes importantes :
La femme reçoit un traitement hormonal (gonadotrophines) pendant environ 10 à 14 jours pour stimuler ses ovaires et produire plusieurs ovocytes matures.
Sous anesthésie locale ou générale, les ovocytes sont prélevés à l’aide d’une aiguille fine introduite par voie vaginale, guidée par échographie. Ce geste est rapide (15-20 min) et sans cicatrice.
Le sperme est obtenu par éjaculation ou, en cas d’azoospermie, par prélèvement chirurgical (ponction ou biopsie testiculaire). Les spermatozoïdes sont ensuite sélectionnés au laboratoire.
Un seul spermatozoïde est injecté dans chaque ovocyte mature à l’aide d’un micromanipulateur. Ce geste délicat se fait sous microscope, avec une extrême précision.
Les ovocytes fécondés sont placés en incubateur pendant plusieurs jours (généralement jusqu’au 5e jour, stade blastocyste), sous surveillance constante.
Un ou deux embryons sont transférés dans l’utérus de la femme à l’aide d’un cathéter souple. C’est un geste indolore, réalisé sans anesthésie.
Une prise de sang (bêta-hCG) est effectuée 10 à 14 jours après le transfert pour confirmer la grossesse.
Les taux de réussite de l’ICSI varient selon plusieurs facteurs :
En moyenne, on observe un taux de grossesse par cycle de 25 à 45 % selon les centres. L’ICSI donne des résultats équivalents, voire supérieurs, à la FIV classique dans les cas d’infertilité masculine.
Malgré ses nombreux atouts, l’ICSI présente certaines limites :
Les études ont montré que les enfants nés par ICSI ont globalement une santé comparable à celle des enfants conçus naturellement. Toutefois, un léger risque accru d’anomalies congénitales ou de troubles liés à la fertilité peut exister, surtout si l’infertilité masculine est d’origine génétique (ex. : microdélétion du chromosome Y).
Un conseil génétique peut être proposé avant le traitement, notamment en cas d’azoospermie ou de malformations spermatiques sévères.
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